mardi 21 octobre 2014

21 Octobre 2014



L'émission
1 Partie
2 Partie
Intervention, par téléphone, (un peu brouillonne je reconnais), pour commenter avec Gérard une série  documentaire diffusée sur la chaine Arte le 14 octobre et disponible pendant deux mois sur la toile,  "Capitalisme".
L'investigation consiste à décortiquer l'origine du capitalisme, cette accumulation de toujours plus de richesse entre les mains d'un petit nombre, et surtout de "valeurs marchandes".  Le documentaire met en exergue-et au passage cela fait du bien- les conséquences, les monstruosités qui accompagnent cette croissance pendant cinq cents ans d'histoire.

Le réalisateur est Ilan Ziv, il partage l'écriture de "Capitalisme" avec Bruno Nahon, précision importante et omise dans l'émission. Bruno Nahon est le producteur du film "Louise Wimmer", une
laissée pour compte du système qui vit dans sa voiture et se démène pour reconquérir sa vie....film qui traite d'une réalité sociale,  la galère qui survient même chez des gens qui travaillent.

 

Ilan Viz est connu pour bousculer quelques idées reçues. Un de ses films d'investigation diffusé en 2013 sur le même chaine Arte, interroge la réalité du mythe fondateur d'Israël, "L'exil juif, un mythe ?".
Ilan Viz est lui-même né en Israël. Ce documentaire avance que les Romains et  les Juifs vivaient dans une certaine harmonie.  Plane un doute à propos de l'exil du peuple hébreux après la destruction du Temple de Jérusalem.  Beaucoup seraient restés....
Il laisse entrevoir qu'en 1948, lorsque l'Etat d'Israël expulse des Palestiniens, il se pourrait bien que ces gens expulsés soient des descendants juifs convertis à l'Islam.... ce qui serait d'une certaine ironie dans l'histoire. Son film, lorsqu'il est passé en Angleterre, a subi quelques coups de ciseaux de la censure.

Sur ce, la formule est bien connue : Tuez les tous,  Dieu reconnaitra les siens ! C'est pourquoi on se demande à quoi servent toutes ces identifications religieuses, sinon de prétexte à toutes les guerres et aux convoitises de pouvoir.

Et ce film ? Capitalisme.

Il pose la question sur l'origine du capitalisme. Serait-ce l'accouchement d'une idéologie post religieuse, enfant du siècle des Lumières dès lors que la science s'efforce de se libérer des entraves de la religion ? La réponse du film est non. Le capitalisme n'est pas non plus l' évolution du troc.
Pour étayer l'étude du capitalisme, le livre "La richesse des nations d'Adam Smith est mis en avant puisqu'il est la bible des défenseurs du libéralisme. Selon ses interprètes, "A l'image de la  liberté naturelle, l'intérêt individuel se tourne en intérêt général". Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. Pas tant que ça. A l'époque d'Adam Smith le monde est déréalisé, virtuel on dirait maintenant. La traite des noirs, est, elle ignorée, passée sous silence, quelquefois franchement admise sous prétexte de supériorité naturelle du blanc sur le noir. L'esclave ou le colonisé n'est que du bétail, de la viande, du matériel. Il rentre dans une vision purement économique de pertes et profits. La ressemblance avec la condition faite aux animaux de nos jours, découle de cette même vision économique de profit, de ce non regard, de cette non considération de l'animal comme être vivant.

"Une main invisible" vient par magie ordonner le marché.
Milton Friedman fait référence et sa révérence à Adam Smith de façon époustouflante. Comment justifie-t-il la division du travail ?  La coopération mondiale, (volontaire et joyeuse tant qu'il y est ) des travailleurs du monde, fabrique un produit qui devient extraordinaire.  Ceux qui travaillent doivent regorger d'enthousiasme puisque la divine Providence vient réunir tout cela. Un crayon est le résultat de l'exploitation et de la fabrication qui provient de divers endroits de la planète, réunis sous une mâne divine. Personne n'est avide de profit dans son histoire, il s'agit d'une coopération humaine. Voici l'évangile sortie tout droit du cerveau d'un prix nobel d'économie.

Pour finir ce petit topo- parce que vous allez voir le film et vous faire votre idée- voici le lien d'un entretien de Noam Chomsky par David Barsamian qui reprend et complète les propos tenus par Noam Chomsky dans le documentaire à propos d'Adam Smith. "Adam Smith" beaucoup cité, arrangé et très peu lu, d'après lui.

Inana

Rectificatif :
La lutte des classes existe, et on l'a gagné ! Cette citation n'est pas de Milton Friedman mais de son frère d'arme, Warren Buffett un des hommes les plus riches du monde....


MILLES VACHES, MILLES OUVRIÈRES INVISIBLES
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.... Quel peut-être le sentiment d'une vache, une de celles qui est arrivée sur le site, par exemple la 312- encadrée par la police et quasiment  manu militari ? Quelle va être sa vie dans cet établissement  imposé en France comme un nouveau modèle de production laitière sachant conjuguer compétitivité, productivité, rentabilité, adaptabilité, profitabilité...et électricité à l'heure de la fin des quotas laitiers.Dès son arrivée la 312, une Prim Hostein comme il en existe des millions dans le monde, n'a pas manqué de remarquer que son lieu de vie n'était pas une étable, pas une ferme, mais une usine. Donc qu'en dehors de toute rationalité, la production résumerait son existence. Elle a pu dès lors prévoir que celle-ci allait être très courte.  Il ne serait pas question de pâturage, de rumination à l'ombre du soleil ou à l'abri d'un arbre sous la pluie, de retour à l'étable la panse rebondie, d'échanges affectueux avec son éleveur bio, né dans les vaches, anxieux à l'idée qu'elle attende sous l'orage. Non rien de tout cela. L'usine. Des conditions de travail tracées au cordeau du profit maximum.  Un espace clos sur lui-même, une nourriture sans variété (ensilage de maïs/soja importé probablement OGM, compléments médicamenteux), des congénères affligées se croisant à l'entrée de la salle de traite. La salle trois fois par jour. Des ouvriers humains qui s'activent sans relâche à la machine à traire. Des vaches ouvrières qui suivent les procédures. Des ouvriers, des ouvrières, des machines.  Une usine où ne comptent ni les humains, ni les vaches ni même ce qu'ils produisent ensemble. La 312 sait que les quelques 700 jours (dans le meilleur des cas) qui lui restent à vivre vont être la répétition d'un seul jour sans rapport aucun avec son monde à elle, son monde de vache. Car la 312 aime marcher, et même courir, elle aime pâturer et manger des fleurs, elle aime ruminer auprès d'une copine, échanger des impressions, se castagner un peu à l'occasion, regarder tout ce qui se passe alentour car elle est curieuse et méditative. Elle aime élever son veau et même si donner son veau à l'éleveur ne lui plaît pas et qu'elle voudrait drastiquement renégocier les conditions de ce don, elle y consent pour l'instant. .......
Quel immense gâchis collectif pour le bénéfice à court terme de quelques uns.

S'ensuit une analyse des conséquences sur la situation déjà catastrophique de l'élevage, quel mensonge ! On fait miroiter aux éleveurs que les investissements dans la modernisation sera d'un rapport gagnant/gagnant. Foutaise.

Auteur de "Vivre avec les animaux, une utopie pour le 21 ème siècle", de Jocelyne Porcher.
édition La Découverte,  8,50 e.
Cet article est paru en entier dans le N°553 de L'IRE DES CHÊNAIES, feuille hebdomadaire de radio Zinzine.

Voilà, autrefois on dormait près des vaches pour profiter de leur chaleur maintenant elles disparaissent de notre vie, pour se retrouver dans des camps et produire une énergie qu'on gaspillera allègrement....







 

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